Courte biographie
Avec ses grands-parents paternels, Claude Harlez a appris d’une part à tricoter avec Célinie Moury et d’autre part à désirer savoir ce qu’était le travail du fer qu’Arnould Harlez pratiquait, activité à laquelle elle ne pouvait pas assister. Toute son existence, elle a tricoté aux aiguilles droites, circulaires, en bois, en fer, en aluminium, en matière synthétique et à la machine. Elle est venue au fer pour sortir, dans l’espace public, les aiguilles à tricoter du tiroir des femmes et les transformer en une sculpture monumentale représentant un jet d’eau. En effet, elle voulait rendre hommage au travail féminin laissé dans l’ombre et marquer ainsi l’espace public de l’empreinte des femmes. Ce projet n’a pas encore été réalisé.
Dans sa famille, enfant, elle a passé des vacances à Jeumont, le long du laminoir, à La Croyère et à Houdeng Goegnies où les effluves des usines Boël fleuraient bon l’acier et le charbon, à voyager dans la région de Binche et de Charleroi où les lavoirs à charbon, les fumées d’usines étaient l’objet de son admiration.
Fille d’artistes, Jean Harlez, cinéaste devenu plasticien et Marcelle Dumont, journaliste et écrivaine, elle habitait Bruxelles et fréquentait le « Lycée Dachsbeck ».
Elle vivait d’une part l’apprentissage de la bourgeoisie libérale bruxelloise et d’autre part le tourbillon de la vie d’artiste. Elle assistait aux rencontres et discussions de ses parents avec leurs ami.e.s. Elle se souvient des aquarelles de Georgette Dufour, des tableaux d’Isette Gabriels, des poèmes et des happening de Marcel Broodthaers, de la verve de Suzy Falk, des apéritifs et jeux de whist chez André Cavens, de la roublardise de Fernand Piette, des fusains de Jacques Hôte, du rire du sculpteur Teo Peters, de la tendresse d’Olga Delaby, des céramiques de Cécile Lebrun. Elle participe aux marches antiatomiques et contre la guerre du Vietnam préfigurant une longue suite d’actions de revendications pour la liberté, l’égalité, la sororité.
En 1969, mariée à 16 ans et demi avec Jean-Michel Vlaeminckx, journaliste, elle termine le lycée et poursuit des études de sociologie à l’« Université libre de Bruxelles ».
En 1975, n’osant pas se mesurer au talent de ses parents, elle choisit de faire de la musique et apprend le saxophone à l’Académie d’Ixelles. Puis elle participe aux jam-sessions du « Palais des beaux-arts » et aux débuts du groupe de free jazz « Les tueurs de la lune de miel » en y jouant du saxophone ténor aux côtés d’Yvon Vromman, d’Alain Wilbert et de Jean-Claude Deroubaix. L’exigence technique de la pratique musicale et le début de sa vie professionnelle sonnent la fin de cette aventure.
Au début des années quatre-vingt, à une radio libre socialiste, elle présente les actualités dans l’émission dominicale de Xavier Lauwers. Ensuite, à « Radio air libre » ; comme critique théâtrale, elle participe à l’émission « Et s’il n’en reste qu’un » animée entre autres par Jean-Claude Deroubaix, Lydia Zaïd et Jean Vogel.
Traumatisée par la précarité économique qu’elle a vécue enfant, après quelques années en tant que chercheuse, en 1984, elle entame une carrière de fonctionnaire à la Cour des comptes durant laquelle elle s’engage dans la lutte syndicale.
En 1987, elle rencontre Benjamin Zwikel avec lequel elle a deux filles.
Renouant avec l’imaginaire de son passé, elle est donc venue au fer pour égaler Vulcain, pour maîtriser la couleur cerise du fer en fusion qui se laisse travailler, pour faire des étincelles en le frappant, le meulant, le soudant. Elle sculpte le fer pour ériger, pour travailler par accumulation plutôt que par élimination. Sa sculpture ne se veut pas une représentation de la réalité mais elle est la réification d’une idée.
Dès 2008, elle a appris à souder avec Philippe Brocard, à l’« Académie d’été de Libramont (AKDT) », dès 2009 à forger avec Peter De Beus à l’« Academie beeldende kunsten » d’Anderlecht, et dès 2012, à être toute petite face à la matière avec Saoud Mama aux stages d’assemblage des métaux de l’asbl « Feu et Fer ». Depuis 2010, elle équipe son atelier de soudage.
Retraitée fin 2015, enfin libérée du travail salarié, elle organise plusieurs cafés-tricot, lieu d’échange de savoirs, de reprise de confiance en soi et elle continue à travailler le fer.
Dans sa famille, enfant, elle a passé des vacances à Jeumont, le long du laminoir, à La Croyère et à Houdeng Goegnies où les effluves des usines Boël fleuraient bon l’acier et le charbon, à voyager dans la région de Binche et de Charleroi où les lavoirs à charbon, les fumées d’usines étaient l’objet de son admiration.
Fille d’artistes, Jean Harlez, cinéaste devenu plasticien et Marcelle Dumont, journaliste et écrivaine, elle habitait Bruxelles et fréquentait le « Lycée Dachsbeck ».
Elle vivait d’une part l’apprentissage de la bourgeoisie libérale bruxelloise et d’autre part le tourbillon de la vie d’artiste. Elle assistait aux rencontres et discussions de ses parents avec leurs ami.e.s. Elle se souvient des aquarelles de Georgette Dufour, des tableaux d’Isette Gabriels, des poèmes et des happening de Marcel Broodthaers, de la verve de Suzy Falk, des apéritifs et jeux de whist chez André Cavens, de la roublardise de Fernand Piette, des fusains de Jacques Hôte, du rire du sculpteur Teo Peters, de la tendresse d’Olga Delaby, des céramiques de Cécile Lebrun. Elle participe aux marches antiatomiques et contre la guerre du Vietnam préfigurant une longue suite d’actions de revendications pour la liberté, l’égalité, la sororité.
En 1969, mariée à 16 ans et demi avec Jean-Michel Vlaeminckx, journaliste, elle termine le lycée et poursuit des études de sociologie à l’« Université libre de Bruxelles ».
En 1975, n’osant pas se mesurer au talent de ses parents, elle choisit de faire de la musique et apprend le saxophone à l’Académie d’Ixelles. Puis elle participe aux jam-sessions du « Palais des beaux-arts » et aux débuts du groupe de free jazz « Les tueurs de la lune de miel » en y jouant du saxophone ténor aux côtés d’Yvon Vromman, d’Alain Wilbert et de Jean-Claude Deroubaix. L’exigence technique de la pratique musicale et le début de sa vie professionnelle sonnent la fin de cette aventure.
Au début des années quatre-vingt, à une radio libre socialiste, elle présente les actualités dans l’émission dominicale de Xavier Lauwers. Ensuite, à « Radio air libre » ; comme critique théâtrale, elle participe à l’émission « Et s’il n’en reste qu’un » animée entre autres par Jean-Claude Deroubaix, Lydia Zaïd et Jean Vogel.
Traumatisée par la précarité économique qu’elle a vécue enfant, après quelques années en tant que chercheuse, en 1984, elle entame une carrière de fonctionnaire à la Cour des comptes durant laquelle elle s’engage dans la lutte syndicale.
En 1987, elle rencontre Benjamin Zwikel avec lequel elle a deux filles.
Renouant avec l’imaginaire de son passé, elle est donc venue au fer pour égaler Vulcain, pour maîtriser la couleur cerise du fer en fusion qui se laisse travailler, pour faire des étincelles en le frappant, le meulant, le soudant. Elle sculpte le fer pour ériger, pour travailler par accumulation plutôt que par élimination. Sa sculpture ne se veut pas une représentation de la réalité mais elle est la réification d’une idée.
Dès 2008, elle a appris à souder avec Philippe Brocard, à l’« Académie d’été de Libramont (AKDT) », dès 2009 à forger avec Peter De Beus à l’« Academie beeldende kunsten » d’Anderlecht, et dès 2012, à être toute petite face à la matière avec Saoud Mama aux stages d’assemblage des métaux de l’asbl « Feu et Fer ». Depuis 2010, elle équipe son atelier de soudage.
Retraitée fin 2015, enfin libérée du travail salarié, elle organise plusieurs cafés-tricot, lieu d’échange de savoirs, de reprise de confiance en soi et elle continue à travailler le fer.